Depuis quelques semaines, les loups français font de plus en plus parler d'eux ! Intérêt soudain pour ce canidé fantomatique ? Phénomène de mode ? Non ! Rien de tout cela !
La raison...? Une peur ancestrale du grand méchant loup qui resurgit ! Car c'est bien de cela qu'il s'agit ! Il aura suffit de quelques attaques de troupeaux dans le Var, les Alpes Maritimes ou la Meuse, pour que la psychose s'installe et que le débat sur la chasse aux loups revienne sur le tapis. Mais à la question de savoir qui sont les gentils ou les méchants, bergers ou pro loups ? La réponse n'est quand à elle, pas si simple !
Quand les associations de protections du loup s'organisent afin que la chasse ne soit pas autorisée, les éleveurs crient au scandale, et quand ces derniers victimes des attaques de loups, demandent réparation, la solution donnée n'est autre que cette même autorisation. En résumé, des gentils protecteurs de la nature, des gentils éleveurs ne sachant pas comment faire face aux problèmes, et des politiciens dont on se demande s'ils ont tout compris, essayant de protéger les loups en permettant qu'on les tue !
Est ce la seule solution ? Pour le moins radicale ! Et nos voisins européens, comment s'y prennent ils ? En Italie de 700 à 1000 loups peuplent le pays et en Espagne près de 2500. N'y a t'il pas d'autres façons de gérer les 300 loups présent sur le territoire français ?
Pourtant des solutions existent, bien qu'aucunes ne soient simples. Mais encore faut il se poser les bonnes questions. Les chiens de Berger par exemple, peuvent donner de bons résultats, tels que le Montagne des Pyrénées ou l'estrala du Portugal. Mais il doit se retrouver en nombre suffisant, afin de ne pas succomber lui-même aux attaques du loup. Son cout reste bien évidemment élevé et les pertes mal indemnisés. Vient s'ajouter à cela, le problème de l'affectif ! Un berger doit il sacrifier son fidèle compagnon pour protéger la vie de son troupeau ? Une vie de chien n'est t'elle pas égale à une vie de loup ou de mouton ? C'est d'ailleurs une chose qui parait simple, mais qui ne vient pas logiquement à l'esprit des pro-loups comme des éleveurs : La passion commune des animaux ! Alors, comment se sortir de cette situation ?
En parquant les loups ? La encore, une problématique vient s'installer : la répartition géographique ! Le loup en France particulièrement, ne se cantonne pas dans une seule aire de distribution. Certains, vivant dans le Mercantour, d'autres dans les Vosges, dans la Drôme ou encore en Lozère. Cette solution n'est donc pas satisfaisante ! Cependant, si pro-loups et bergers se donnaient la main pour une même cause, des solutions financières et humaines pourraient peut être voir le jour.
C'est notamment le cas de FERUS, une association de protection des grands prédateurs qui propose des solutions telles que des actions bénévoles consistant à épauler les bergers, en
intensifiant la surveillance des troupeaux, en construisant des parcs de pâturages, ou en reversant des fonds aux éleveurs victimes d'attaques de loups. Si une association, à elle
seule est capable d'une telle initiative, alors les pouvoirs publics ne pourraient ils pas en faire autant ?
La réponse à la question que nous nous posons aujourd'hui, à savoir qui se bat contre qui, n'est donc pas la question qu'il faut se poser ! Une solution pacifique parait alors possible, pour peu que les éleveurs comme les protecteurs du loups, rangent leurs fiertés au placard et s'adressent unanimement aux pouvoirs publics. Les loups, les chiens, les troupeaux et les hommes partageant ainsi des territoires qui jadis n'appartinrent à personne !
Texte : Franck Badet
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