INTERVIEW
Hélène Gateau
Vétérinaire et présentatrice TV
Bonjour Hélène,
Hélène : Bonjour, Franck
Depuis votre arrivée en 2011 sur le plateau de Midi en France, (sur France 3) ou vous animiez une chronique animalière au côté de Laurent Boyer, vous êtes devenue incontestablement l’ambassadrice des animaux sur la chaîne France 5 avec l’émission documentaire « Hélène et les animaux » !
Vétérinaire pendant 4 ans, dans le département des hauts de Seine, puis manager marketing dans l’industrie pharmaceutique pour les animaux, vous êtes à présent suivi par des milliers de Français derrière leurs postes de télévision ou sur les réseaux sociaux ! Pouvez-vous nous expliquer, Hélène, comment vous vous êtes retrouvée sur le petit écran, et comment vous vivez cette notoriété soudaine ?
Hélène : Je nourrissais depuis longtemps le souhait d’être vétérinaire à la télévision. Représenter mon métier et parler des animaux au plus grand nombre. Mais je n’avais pas de contacts, et cela me paraissait inaccessible. En revanche j’ai participé à quelques jeux télés en tant que candidate.
Et puis un jour, très précisément le 21 décembre 2010, je reçois un coup de téléphone de la rédactrice en chef de Midi en France. Ils étaient en train de mettre l’émission en place et c’est un ami qui lui avait donné mon 06. Ils cherchaient une vétérinaire pour prendre en charge la chronique animaux. Le 22 décembre, j’ai passé un entretien avec la rédac chef et le producteur et les choses se sont très rapidement enchaînées. J’étais aux débuts de l’émission Midi en France, lancée sur France 3 le 31 janvier 2011.
Parfois, un coup de téléphone peut changer votre vie, encore faut-il saisir sa chance.
J’ai fait 5 saisons dans Midi en France et j’ai lancé ma propre émission sur France 5, « Hélène et les Animaux », en septembre 2014.
Quant à la notoriété, rassurez-vous, je reste une anonyme quand je sors de chez moi. Parfois on me reconnaît, mais vous savez, les gens généralement vont plutôt dire « je vous connais de quelque part mais je ne sais pas d’où ».
En revanche, je reçois beaucoup de messages sur Facebook ou des lettres également, de personnes qui me témoignent leur sympathie, leur amour partagé des animaux … et j’aime cette proximité avec les téléspectateurs rendue possible grâce aux réseaux sociaux.
Revenons à présent, et si vous le permettez sur votre métier de Vétérinaire ! Avez-vous toujours eu cette passion pour les animaux et quelles ont été vos motivations pour exercer ce métier ?
Hélène : J’ai la chance d’avoir grandi à la campagne, dans un petit village de l’Aisne, avec des parents qui n’ont jamais résisté à mon envie d’avoir un cochon d’inde, des gerbilles, un chien …
Au fond du jardin, avec mes sœurs, nous avions une cabane en bois qui est devenue un lieu de jeux et de réunion avec nos petits voisins. On l’a appelé le CAN, le club des amis de la nature. Et nous y dessinions des animaux, nous avions des livres sur la nature …
Donc l’amour des animaux, je l’ai depuis mon plus jeune âge. Comme beaucoup d’enfants, je voulais devenir vétérinaire (j’ai eu une période boulangère aussi). J’étais plutôt bonne élève, on va dire même très bonne élève, donc j’ai pu mener à bien ce projet professionnel que j’avais depuis mes 7 ans !
Je voulais sauver les animaux, les soigner, m’en occuper … et j’ai toujours eu une très grande admiration pour les vétérinaires qui se sont occupés de mes animaux.
Etre vétérinaire était une évidence.
Pour les jeunes qui vous regardent, et qui aimeraient exercer cette belle profession, pouvez-vous nous dire selon vous, quelles sont les qualités nécessaires à l’accession du métier de vétérinaire ?
Hélène : Le concours vétérinaire que l’on passe en classe préparatoire reste un concours difficile. Il faut être un bon élève, studieux et rigoureux pour intégrer une classe préparatoire puis réussir le concours
Mais vous savez, la motivation peut vous donner des ailes et je suis sûre que chacun d’entre nous peut se surpasser pour réaliser ses rêves.
C’est un métier magnifique mais qui n’est pas simple.
C’est être confronté à la maladie, à la mort aussi.
Au delà des animaux, il est important de gérer l’humain. Parfois on n’y pense pas. Et pourtant, le contact humain est primordial pour être un bon vétérinaire.
Je conseille à tous les jeunes qui veulent se lancer dans ce métier, de faire des stages pour vraiment découvrir les coulisses d’une clinique vétérinaire.
D’ailleurs, lors de mon premier stage en troisième, je me suis sentie mal en assistant à ma première chirurgie. C’est un passage quasiment obligé, qui ne doit pas être un frein. On s’habitue !
Diriez-vous que votre métier, vous a aidé à préparer les émissions d’« Hélène et les animaux » et si oui, de quelle façon ?
Hélène : Sans aucun doute, je n’aurais pas eu les mêmes opportunités si je n’avais pas été vétérinaire. Ça a été mon sésame pour faire de la télé.
Lorsque j’ai proposé le concept de « Hélène et les Animaux » à France 5, mon profil de vétérinaire les a séduits, car c’est une chaîne d’experts.
Ça me donne une vraie légitimité. Et lorsque je rencontrais les intervenants de l’émission, ils étaient très rapidement en confiance avec moi car ils savaient que j’étais vétérinaire, que je connaissais bien les animaux. D’autre part, dans le choix des sujets, de ce que nous allions traiter dans l’émission, c’est quand même plus simple quand on maîtrise le sujet que l’on va traiter.
Lors de vos documentaires à travers l’hexagone, vous rencontrez des hommes et des femmes qui sont profondément respectueux du vivant, et qui transmettent leurs amours des animaux par-delà l’image. Pensez-vous qu’il est utopique de croire à l’amélioration de la condition animale dans les années à venir ?
Hélène : Dans Hélène et les Animaux, j’ai effectivement fait le choix de montrer des choses positives, des passionnés d’animaux, plutôt que de dénoncer les horreurs que l’on peut voir aujourd’hui. Le problème c’est évidemment l’élevage intensif. L’animal n’est plus considéré comme un être vivant (je ne parle même pas d’être sensible …) mais comme une machine à produire.
Je crois que c’est au consommateur aujourd’hui de prendre le pouvoir. Faire le choix de filières au sein desquelles les animaux sont traités d’une façon respectueuse. Tant que nous continuerons à acheter du jambon en grande surface, des saucisses orange et à manger des hamburgers, on sera complice d’une exploitation monstrueuse des animaux. Mangeons moins de viande, mais de meilleure qualité !
Pour ma part, cela fait plusieurs mois que j’ai pris le virage et que je suis devenue végétarienne.
D’un point de vue purement technique, on imagine bien sûr, le travail titanesque qui est réalisé en amont de chaque émission. Pouvez-vous nous dire comment sont choisis les sujets et comment se déroulent vos journées de tournages ?
Hélène : Les sujets sont choisis avec une équipe de journalistes en fonction d’une thématique que l’on a envie de traiter (les enfants et les animaux / la médiation animale …). Elles trouvent en enquêtant nos « personnages », que je valide, ou non.
Chaque numéro est composé d’un long reportage de 35 minutes, l’histoire principale, que j’incarnais et que nous tournions en 3 jours. Ensuite, deux plus petits reportages étaient tournés indépendamment.
Vous nous avez récemment annoncé avec beaucoup d’émotion l’arrêt de l’émission « Hélène et les animaux ». Pouvez-vous nous en dire d’avantage sur cette décision, qui nous l’aurons compris, vous a lourdement attristé ?
Hélène : C’est une décision prise par Michel Field, qui fut à la tête de France 5 du mois d’août au mois de décembre 2015. « Hélène et les Animaux » étant une collection documentaire, il n’a pas souhaité faire de commande de nouveaux numéros pour janvier. Je n’en connais pas ses raisons malheureusement. Et si c’est une décision que j’accepte, car c’est ainsi, je ne la comprends pas.
Hélène, Je ne vous surprends pas, si je vous dis que de nombreux téléspectateurs ont hâte de vous revoir dans une émission animalière. Pouvez nous nous parler un peu de vos projets futurs ?
Hélène : J’ai eu beaucoup de témoignages de soutien des téléspectateurs qui étaient extrêmement attachés à cette émission. Beaucoup plus d’ailleurs que je ne pouvais l’espérer. Ça m’a fait vraiment chaud au cœur et ça m’a permis de passer le cap plus facilement.
Ça m’a aussi donné envie de travailler encore plus afin de pouvoir revenir à l’antenne avec une émission en accord avec ce en quoi je crois.
Donc je travaille avec beaucoup d’ardeur mais il est trop tôt pour parler concrètement de projets pour le moment.
Et j’écris également un livre …
Passionnée d’animaux, comme vous l’êtes, votre maison est certainement peuplée par d’adorables petites bêtes ! Pouvez-vous nous en dire plus, sur les espèces qui vous entourent ?
Hélène : Je vais vous décevoir mais je n’ai pas d’animaux chez moi. Mon chien Roots, un jack russel terrier, est parti il y a plus de deux ans maintenant, et je n’en ai pas repris. Tout simplement parce que je vis à Paris et que mon rythme de vie ne laisse pas de place à un animal. J’aime trop les animaux, je connais trop leurs besoins, pour leur offrir une vie qui ne serait pas épanouissante pour eux. Je me dis qu’un jour j’irai peut-être vivre à la campagne pour palier à cette frustration de ne pouvoir partager mon quotidien avec un animal.
Afin de conclure cette interview, je vous propose , à présent de répondre à ce petit portrait chinois, voilà de quoi il s’agit :
Portrait chinois
Hélène Gateau
Si vous étiez un animal : Un chien
Une citation ou un proverbe : La douceur et la gentillesse font des miracles là ou la force a échoué.
Une association de protection animale : La Fondation Brigitte Bardot.
Un site internet en rapport avec les animaux : Et bien pourquoi pas Diconimoz ? ;) Donnons la chance aux nouveaux venus !
Un animal fantastique ou disparu :
L’ours blanc … qui est en train de disparaître … de façon inexorable …
Une espèce à protéger :
C’est impossible pour moi de choisir. Elles sont toutes à protéger. Du simple ver de terre au plus vieil éléphant !
Une émission TV consacré aux animaux :
Hélène et les Animaux forcément ;)
Une région du monde :
L’Afrique Australe pour la richesse de sa faune sauvage.
Un animal célèbre (film, roman ou actualité) :
Le Lion Cécil, tué par un riche américain. Il est l’illustration que l’humain n’a vraiment plus aucune retenue et aucune considération pour les autres espèces avec lesquelles nous partageons notre planète.
Un souhait pour la planète :
Que les abeilles, véritables sentinelles de l’environnement, ne disparaissent pas …
Interview réalisé par Franck Badet
Hélène , merci pour votre gentillesse et merci pour cette interview qui était attendue par vos nombreux fans. Je rappelle que vous êtes l'invitée de Sophie Jovillard dans "Echappées belles spécial Namibie" le samedi 26 décembre à 20 h 40, quand à moi, je vous remercie pour votre fidélité, et je vous donne rendez-vous comme à l'accoutumé pour une prochaine interview de "Mon métier avec les animaux".
Animalement, vôtre,
Franck Badet
Fondateur et rédacteur de Diconimoz
A lire également I'interview "des Animaux de la 8" avec Sandrine Arcizet et Elodie Ageron, ainsi que le témoignage d'Emmanuelle Lethon, Ostéopathe animalière.