Vous avez tous certainement déjà vu ces images, ou aperçu, lors de vos voyages en Angleterre, ces emblématiques gardes royaux avec leur uniformes rouge et noir et leur drôle de chapeaux en poil. Mais savez vous, ce qui se cache vraiment derrière l'histoire de ce chapeau appelé "Bearskin". Car "Bear" en anglais veut bien dire ours et "skin" , peau. Traduisez donc, peau d'ours ! Et c'est bien là, le problème, car cette appellation prend tous son sens ! Oui, vous l'aurez compris, il s'agit bien d'un chapeau réalisé en véritable fourrure d'ours. Une pratique innommable, qui encore une fois, n'a d'autres raisons que le maintien d'une tradition dépassée.
Portée originellement par les grenadiers après la bataille de Waterloo, et utilisé officiellement par une grande partie des régiments anglais depuis 1831, le bearskin est fabriqué à partir de peaux d'ours brun, fourni par le gouvernement Canadien et acheté aux inuits, sélectionnées parmi des milliers de peaux, provenant de la chasse. Chaque année, ce sont 50 à 100 peaux d'ours, qui sont utilisés pour la réalisation de cette coiffe funèbre. Une tradition lourdement contesté ces dernières années par les associations de défenses des animaux, mais étrangement peu connue du public.
Mesurant environ 35 cm et nécessitant la peau entière d'un ours par chapeau, le bearskin, qui se monnaie autour de 650 livres (750 euros) est différent chez le soldat et l'officier, ce dernier étant paré d'une fourrure d'ours femelle plus douce et soyeuse, tandis que le soldat, arbore une coiffe teintée en noir, confectionné à partir d'une peau d'ours mâle. Dénoncé par PETA en 2006, et par le parlementaire anglais, Chris Mullin , qui préconise l'utilisation de fourrures synthétiques à cet effet, l'arrêt de l'utilisation du bearskin n'est pas à proprement parlé, dans les nouvelles résolutions des années à venir.
Mais le sujet est encore plus vaste, car la garde anglaise n'est qu'une partie de l'iceberg, et de nombreux régiments à travers le monde, portent des coiffes, fabriquées également à partir de fourrure d'ours. C'est notamment le cas de la Belgique, du Canada, du Danemark, de l'Italie, du Pays bas, de la Suède et des Etats-Unis. Une pratique encore trop présente et qui reflète bien le désintérêt total de la cause animale par ces différents gouvernements.
Une lueur d'espoir ?
Même si l'on connaissait l'attachement sans faille de la reine Elisabeth II, à ses troupes, il semblerait que le roi Charles III fervent écologiste, un peu plus concerné par le respect des animaux, serait, mais c'est à prendre avec des pincettes, en phase d'abandonner, cette pratique barbare ! Espérons, avec le temps, qu'il en soit ainsi.
Texte : Franck BADET
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